Donner et recevoir
La générosité est une valeur très bien vue de notre société. Les gens qui donnent sont considérés comme de bonnes personnes. Qu’en est-il de ceux qui reçoivent facilement? On les perçoit comme des égoïstes. Certains ont même la capacité d’oser demander, quel culot!
Quand on comprend que tout est énergie et que ça circule de façon continue, donner et recevoir deviennent une seule et même chose, un transfert d’énergie. Apprendre à se faire ‘’gâter’’ est une tâche difficile pour plusieurs, et j’en faisais partie. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un malaise à recevoir. Les cadeaux pour mon anniversaire n’avaient pas la saveur à laquelle on peut s’attendre. Garçon timide, j’aurais préféré de loin qu’on me le laisse dans ma chambre et que je le déballe seul. Ceci m’aurait évité d’avoir cette attention et de faire semblait que ça me plaît, même si ce n’était le cas.
Dernièrement, j’ai appris à dire oui quand on m’offre un présent, une opportunité, un compliment, de l’aide… Parce que même un beau mot me rendait inconfortable et gêné. Je renvoyais un compliment ou je tournais la situation en blague pour dévier l’attention et camoufler mon malaise. Maintenant, je me considère digne d’accueillir l’abondance, tant par une personne que par la vie. Laissez-moi vous raconter quelques exemples.
Étant en démarrage d’entreprise, j’ai quitté un emploi lucratif dans le réseau de la santé. J’ai été sans revenu pendant un an tout en ayant à ma charge, une maison, un chalet, une voiture, un domaine et j’ai même décidé de m’inscrire à une formation dispendieuse. En racontant mon histoire lors de ce programme, une participante m’a offert un cadeau de 200$. Il est à noter qu’à l’époque, je sautais des repas et restait souvent chez-moi par manque de sous pour la bouffe et l’essence. J’étais un homme orgueilleux et n’avais besoin de pitié de personne, j’ai donc refusé, je pouvais m’arranger par moi-même! Ce parcours de pleine conscience nous enseignait justement qu’on méritait l’abondance et qu’on devait accepter quand elle se présente. Quelques jours plus tard, j’ai donc contacté la demoiselle en question pour lui dire que si son offre tenait toujours, que je l’acceptais. Ce jour a été le début d’une série d’abondances, lesquelles je reconnais immédiatement. Nouvel associé, montant d’argent de papa, montant d’argent de l’associé pour gérer l’entreprise, partager la scène avec Francois Lemay devant 400 personnes, plusieurs témoignages positifs de clients ou de la communauté des réseaux sociaux, bâtiment épargné d’un incendie, offre de bénévolat pour m’aider dans la business, appel de félicitations, partenariat d’affaires avec plusieurs personnes, aide de la famille sur le domaine, voyage payé en Europe, billets de hockey, etc.
J’ai appris à recevoir, j’ai ouvert les portes des écluses et la vie a créé une fluidité inattendue, mais oh combien appréciée. Quand il m’arrive des éléments plus difficiles à surmonter, je mets mon attention sur les beautés plutôt que sur les problèmes. Je continue donc à semer ce que je veux récolter.
Il faut aussi donner pour recevoir. Pour le moment, je travaille beaucoup et les finances ne me permettent pas de contribuer de cette manière. Il me fait toujours plaisir de donner toute mon attention aux clients, d’offrir des coachings gratuits, de faire des rabais sur des retraites, de prendre du temps pour faire visiter les lieux, pour discuter, de prendre davantage de temps que prévu. Les intentions doivent demeurer pures et partir du cœur. Lors de période de vache maigre, il est risqué de tomber dans une énergie de manque, de peur. Ce n’est hélas pas dans une telle vibration que l’abondance se manifestera.
Pour en revenir aux bonnes personnes généreuses qui donnent beaucoup et à celles égoïstes qui reçoivent à profusion. Peu importe le sens, il s’agit souvent de perceptions, de jugements. La personne qu’on voit recevoir donne peut-être énormément d’une manière différente. La personne qui donne beaucoup, le fait peut-être pour des raisons de manipulation, de pouvoir, d’apparence, de recherche d’amour ou par obligation.
Faire plaisir aux autres, c’est un geste admirable s’il est fait sans attente en retour. Le faire avec des intentions nobles dans le désir de contribuer. Que diriez-vous de penser aussi à vous, de vous permettre des petites gâteries en ayant le sentiment de le mériter et de tasser la culpabilité? Après tout, en avion la consigne est de mettre son masque d’oxygène avant de le mettre à son voisin….