Maman, je veux que tu saches que…

Maman,

Je veux que tu saches que…

À partir du premier instant, je savais que j’avais la bonne. Je savais que ma famille serait merveilleuse. J’ai apprécié lorsque tu as flatté ton petit bedon rond pour entrer en contact avec moi. La petite berceuse que tu me chantais au travers de ma grande maison liquide me faisait valser dans les vagues. J’ai vécu avec toi tes inquiétudes, tes angoisses, tes insomnies, tes nausées, tes peurs et j’ai essayé de t’aider du mieux que j’ai pu au travers de ces 40 semaines et 4 jours.

Un beau matin, ce fut le grand jour. Tu croyais que c’était la fin mais au contraire ce n’était que le début. Le début de notre relation mère/fille. J’ai senti que ma piscine perdait un peu d’eau, mais je ne me suis pas trop inquiétée parce que j’avais le pressentiment que ça irait bien. Mais tout d’un coup, j’ai senti la nervosité s’emparer de toi. Au fil du temps, tu as su te remettre en confiance et te concentrer sur le grand marathon qui s’en venait. Nous nous sommes parlées sans s’entendre, nous avons travaillé ensemble, nous y avons cru tous les trois que tu étais capable et nous avions raison…J’ai senti tes douces mains sous mes aisselles pour me sortir de mon tout inclus. Je suis arrivée dans le calme, la chaleur, l’amour, les larmes de joie. Tu étais déjà si fière de moi et je n’avais encore rien fait pour t’impressionner.

Pendant longtemps, tu me collais encore et toujours. C’était un paradis pour moi. Comment j’aurais pu demander mieux que ton enveloppante chaleur corporelle, la musique des battements de ton cœur, ta respiration rassurante… Ah oui! Et la première chose à laquelle j’ai goûtée est ton or blanc. Ce bon lait que ton corps a conçu spécialement pour moi. Délicieux! Rassasiant et rassurant! Sucré, mais un peu salé! J’ai eu besoin de faire quelques efforts pour y parvenir et toi aussi d’ailleurs mais soyons fières de nous deux, nous y sommes parvenues! Merci maman d’avoir persévéré pour m’offrir le meilleur.

Lorsque tu m’as permise de dormir avec vous, collés collés, je me suis sentie si privilégiée. Je n’ose pas m’imaginer à l’autre bout du corridor, c’est si loin! J’ai tellement peur que tu ne viennes pas quand j’ai besoin de toi que la proximité et la disponibilité que tu m’as offertes m’ont totalement comblée. J’ouvrais mes yeux et tu étais toujours dans mon angle mort quelque part.

J’ai grandi, grandi, et grandi et nous avons passé beaucoup d’étapes ensemble : mes premiers pas, ma première dent, la première fois que j’ai dormi chez grand-mère, mon premier vélo, mon premier cours de danse, mon premier gros bobo (tu te rappelles? Je me suis cassé l’avant-bras en tombant de mon petit cheval de bois berçant, j’ai été si maladroite), mon entrée à l’école, mes premières amitiés, mes premières réussites, mes premiers échecs, mes premières peines, mes premiers projets. J’ai changé d’école, celle où il y a les grands. Et ensemble nous avons passé au travers : de ma première peine d’amour, de mon premier spectacle, de mon premier match de volley-ball (tu te rappelles? C’est mon professeur d’éducation physique en secondaire deux qui m’a donné la piqûre!), mes premières angoisses, mes premières niaiseries… Tout ça, c’est ensemble que nous avons tout traversé ça. Je ne saurais comment te remercier de ton écoute, de tes conseils et de ces belles valeurs que tu as su m’inculquer à travers ces années. Évidemment, tu t’es trompée quelquefois, mais tu t’es reprise assez vite.

Après est venu le commencement de ma vie de ‘’semi-adulte’’. À ce moment-là de ma vie, je croyais que je n’avais pas vraiment besoin de toi, mais au fond de moi je savais que peu importe ce qui pouvait se passer je pouvais compter sur ta présence. Toujours fidèle au poste! Combien de fois nous nous sommes chicanées toi et moi? Assez pour me rendre compte aujourd’hui que je te dois des excuses. Tu voulais seulement m’aider à faire des choix éclairés et moi je ne voulais rien entendre. J’étais tellement bornée. Mais sache que tes conseils ne sont pas atterris dans les oreilles d’une sourde parce qu’aujourd’hui j’en bénéficie grandement.

Maintenant que je suis adulte, je pense quelquefois à créer une petite crevette moi aussi. Je pense à tous les sacrifices que tu as fais pour moi. Je pense à ce don de soi que tu m’as offert sans jamais broncher. Je pense à notre si belle relation que nous avons créée au fil de toutes ces années. Que le temps passe vite! Je veux et je souhaite avoir une relation avec mes enfants comme la nôtre. Parce que si je suis devenue la personne que je suis aujourd’hui, c’est grâce à toi! Merci maman d’avoir été la mère que tu as été et que tu es encore. Je t’aime du plus profond de mon cœur et sache que j’aspire à devenir une maman comme toi. Une maman aimante, responsable, équilibrée, juste, compréhensive, encadrée, généreuse…

 

Bonne fête des mamans à la meilleure maman du monde : MA maman! xxx

Kessey-Vanessa Vaudrin

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