Leçon de vie

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Hier, à l’émission Grand V, je recevais Pierre Duplessis, cet homme dont je vous ai fait l’éloge et décris comme un homme d’exception. Il a été d’une grande ouverture, d’une sincère humilité et surtout d’une lucidité à couper le souffle. J’ai tendance à croire que la vie nous amène à vivre des expériences, des épreuves, des défis et des réussites afin de permettre aux être humains d’évoluer. Elle se charge de trouver les forces de la nature qui auront la foi pour venir à bout d’accomplir ce qui peut sembler aux yeux de tous comme irréalisable.

Je comprends Pierre lorsqu’il dit, «je ne pense pas être quelqu’un de meilleur qu’un autre, je fais seulement vivre ma vie». Toutefois, il a avoué prendre conscience qu’en réalité il a sans doute un petit quelque chose qui fait de lui une personne dont les rêves deviennent réalité. Il a parlé de sa tête de cochon et aussi de sa folie. Pour lui, tout part de ses idées de fou.

J’ai adoré lorsque Pierre nous a raconté que pour lui avoir un enfant autiste a été comme une erreur de destination de voyage. C’est comme si tu te prépares pour un voyage à Cuba et que tu réalises que tu t’es posé finalement en Chine à ta sortie de l’avion. Imaginez la situation, tout au long de la préparation tu t’informes sur Cuba, ce qui a à découvrir dans ce Pays, cette destination que tu as choisie et dont tu rêves. Tu t’y vois déjà à découvrir ses plages et ses lieux magnifiques et que BANG c’est la Chine que tu doives apprendre à aimer. Parce que c’est concrètement de cela dont il a parlé. «Tu as deux choix, détester ton voyage, chialer et dire oh que Cuba aurait été une meilleure destination, ou encore, tu te décides d’explorer la Chine, d’apprendre à la connaître, à l’apprécier, à l’apprivoiser minute après minute et espérer arriver à découvrir ses codes et sa manière de vivre pour arriver à te synchroniser.» Quelle belle figure de style que cette métaphore pour nous parler de l’art de voir autrement. «Lorsqu’il était bébé, enfant, Raphaël grognait. Il ne parlait pas, il frappait et criait pour se faire entendre. Nous ne pouvions entrer en relation avec lui, c’était extrêmement difficile» nous disait Pierre en entrevue.

Pour moi, entrer en relation avec soi, avec l’autre et avec son environnement est tout simplement une clé essentielle de la vie. Et en même temps, pour tout être humain, même dit «normal» cela représente un immense défi. Et comme le dit si bien Pierre, avec la plus grande sensibilité face à ce terme normal, qu’il reconnaît difficile à utiliser dans le monde dans lequel on vit, imaginez pour un être humain handicapé. Et encore là, il nous explique de façon sentie et lucide que pour lui, Raphaël est né avec un handicap, même s’il sait qu’il sera critiqué pour avoir utilisé ce mot. Pour ma part, j’aime bien ce qui est écrit dans Wikipédia pour définir le terme handicap. Il désigne la limitation des possibilités d’interaction d’un individu avec son environnement, causée par une déficience provoquant une incapacité, permanente ou non, menant à un stress et à des difficultés morales, intellectuelles, sociales et/ou physiques. Dire que Raphaël grognait et frappait pour se faire comprendre, et, qu’aujourd’hui, il communique tant en français qu’en anglais, wow !

Enfin, quelle belle leçon de vie que cette histoire de la famille Duplessis, car oui c’est la vie de tous les membres de la famille qui est teintée par la différence de Raphaël. Une famille est un éco système en soi, c’est là que l’on se construit et que les racines de la confiance naissent ! Et lorsque l’on vient au monde différent et que l’on a le privilège de tomber sur des parents tels que Pierre et Manon, car elle aussi est une femme à part, et sur un petit frère nommé Renaud, on peut aussi dire que la confiance fait des miracles. Les portes et les frontières que la famille Duplessis ouvrent et franchissent transforment le monde de lequel nous vivons. Grâce à leur bataille personnelle, c’est tout un combat sur la tolérance que nous sommes en train de gagner. Nous sommes tous différents, à notre façon, avec nos forces et nos faiblesses et nous sommes tous connectés les uns les autres. Maintenant, il nous reste à apprendre à mieux vivre ensemble.

En terminant, amis(e), et si nous nous laissions aussi inspirer et conduire par nos idées de fous ! Qu’est-ce qui nous pousse à trop souvent choisir le chemin le plus simple, le plus facile le plus logique ? Et si au contraire, la vraie vie existait en dehors de ce que nous pensons comme réel ? Foncez et faites de vos différences une force extraordinaire !

Bravo Raphaël pour tout ce que tu réalises, pour les petits et les grands pas que tu fais chaque jour. Et poursuis ton aventure au Pays des rêves, là où tout est possible !

veroniquebuisson

2 Comments
  • Quel beau texte Véronique. Tu sais vraiment ressortir l’esssentiel en communication parce que tu communiques avec le coeur et ça se sent !

    Pour ceux et celles inrtéressés par l’autisme, il y aura un salon et conférence Autism in Motion 2015 à la Plaza Volare (Centre Plaza Aéroport de Montréal) le 22 mars 2015.

    Lisette Parent

  • Très beau en effet, merci de nous faire partager ce beau texte!
    Je suis mère célibataire et autiste haut potentiel, mon fils a 14 ans et aussi autiste haut potentiel , ça n’a pas toujours été facile, il faut se battre 10 fois plus quand on est autiste surtout quand les gens ne savent pas , ne comprennent pas ou pire n’essaie pas de vous comprendre; il y’a 2 jours, nous avons été à une réunion parents-professeur, j’étais en larmes, je comprenais pas qu’on puisse être aussi négatif pour l’avenir d’un enfant, qu’on le dévalorise au lieu de le pousser vers le haut, un prof m’a même dis qu’il fallait qu’il pense à autre chose que créateur de jeux vidéos, manquerai plus qu’il choisisse pour lui…. n’avons nous pas le droit de rêver, c’est tout ce qu’il nous reste pour nous sentir mieux dans ce monde de brut !

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