LES GRANDES ENTREVUES V – Rencontre avec Amélie Vallée
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Réponse aux questions de La Philanthrope
Quelle a été ta plus grande sortie de zone de confort dans la décision d’écrire des livres ?
Je dirais l’absence de contrôle. Quand on choisit de s’investir dans un processus d’écriture pour une première fois, on n’a aucune emprise sur le résultat qui s’en suivra. Bien sûr, on a un contrôle sur les moyens d’y arriver mais, ça s’arrête là. Arriverais-je à concilier les séances d’écriture avec le rythme soutenu de ma vie personnelle et professionnelle ? Réussirais-je à être publiée ? Aurais-je suffisamment de volonté pour tenir jusqu’au bout ? L’inspiration sera-t-elle au rendez-vous ? Il faut donc accepter de ne pas connaître d’avance l’issue du processus, on en revient à l’éternel concept du « lâcher prise »! Pour une experte du « je suis en contrôle, j’ai tout planifié donc tout va se passer comme prévu » comme moi… c’est une grande sortie de ma zone de confort!
Qu’as-tu appris de toi que tu ne savais pas avant d’entreprendre la rédaction de ton premier roman ?
J’ai réalisé que j’étais capable d’une grande rigueur. Je savais que j’étais « une fille à ses affaires » mais, la discipline d’écriture que j’ai adoptée afin de justement pouvoir tout concilier m’a grandement servie. Malgré que, parfois, j’ai dû faire des compromis difficiles, j’ai toujours respecté mon horaire assidûment. Je ne dis pas que ça toujours été facile et que j’ai toujours été zen avec le concept, au contraire! Mais, je voulais que le processus ait un début et une fin dans un horizon de temps relativement court soit, moins qu’une année. Après tout, quand tu écris, tu n’as pas de patron qui vient vérifier si tes objectifs sont atteints. En conséquence, ça pourrait être facile de déroger. Tous les travailleurs autonomes comprendront cette réalité. Mais, la rigueur est la clé!
Des conseils pour les jeunes et moins jeunes qui, comme toi, veulent se mettre à l’écriture?
Quand j’ai voulu concrétiser réellement mon processus d’écriture, j’ai rencontré Bryan Perro. Ce dernier m’a donné des conseils qui m’ont grandement servie. J’imagine que chacun a sa méthode mais, en ce qui me concerne sa technique est devenue la mienne.
Le premier conseil : Adopter une routine d’écriture et la respecter (par exemple, 3 fois par semaine). De la même manière que si on allait au gym pour s’entraîner.
Deuxième conseil : Établir d’avance le nombre de mots par séance, ne jamais le modifier en cours de semaine. Par exemple, tu te dis je commence avec 1 000 mots/séance. Si tu trouves ça trop difficile ou trop facile, tu ajustes la semaine d’ensuite, toujours par tranche de 100 mots de plus ou moins. Quand tu as atteint le nombre de mots prévus, tu arrêtes la séance et ce même si tu te sens inspiré! Ainsi, ton cerveau enregistre qu’il y a une « fin » à ces séances, qu’elles ne sont pas indéfinies ou interminables.
Troisième conseil : Ne jamais terminer une séance d’écriture sur une phrase finie. Toujours laisser la phrase en suspens. Ainsi, quand on reprend la séance d’ensuite, on n’a pas à « commencer » quelque chose mais, plutôt à poursuivre notre lancée.
Quatrième conseil : Se coller le plus possible sur ce qui nous ressemble, sur ce que l’on est. Les lecteurs sentiront l’authenticité et ça augmentera la crédibilité du récit.
Finalement, Bryan m’avait dit : Veux-tu être publiée ? Ce à quoi j’avais répondu : En fait, j’écris davantage pour moi et je verrai ce que ça donne (au fond de moi, c’est CLAIR que je voulais être publiée mais je gérais mes attentes en donnant cette réponse détachée). Bryan m’avait répondu : On ne s’achète pas de skis si on ne veut pas descendre la pente alors, tu veux et tu seras publiée, garde ça en tête.
Quelle est la plus grande leçon de vie que tu as eu la chance de vivre à travers l’écriture ?
Que de croire en ses capacités sans douter, c’est presque impossible mais d’aspirer à y arriver, c’est beau. Que d’avoir un projet personnel qui nous permet d’être face à soi, dans un moment de solitude, à chaque semaine, c’est beau. Que de se donner le droit d’être autre chose que ce que les gens s’attendent de toi, c’est beau. Que la création, c’est beau, ça fait un bien immense dans un monde où tout est souvent trop pragmatique.
Que peut-on te souhaiter pour la suite de cette aventure ?
Que ça continue ? La suite de mon premier roman est déjà écrite… il est trop tôt pour m’avancer sur ce qu’il adviendra de ce 2e manuscrit mais, il est certain que j’aimerais que Constance poursuive sa route. Je le redis, l’écriture est un processus essentiellement solitaire mais, au final, on espère que ça atteigne une infinité de gens!
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On pourra me voir au Salon du livre de Trois-Rivières ainsi qu’à celui de l’Outaouais en 2019.
À propos d’Amélie Vallée :
Amélie Vallée est originaire de Shawinigan, en Mauricie. En 2004, elle est admise au Barreau du Québec comme avocate. Depuis 2009, elle prend plaisir à œuvrer dans le milieu de la philanthropie. Son habileté à dépeindre avec humour des anecdotes qu’elle croque sur le vif s’est rapidement fait remarquer sur les réseaux sociaux. Elle est recrutée alors comme chroniqueuse pour le journal l’Hebdo du St-Maurice. C’est son envie de continuer à faire sourire les gens en s’inspirant de son quotidien qui lui aura permis de publier son tout premier roman « L’Univers de Constance Prévost ».