Chère zone de confort
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Chère zone de confort,
Y’a longtemps qu’on s’est quittées. En fait, on ne s’est pas souvent côtoyées intimement. Tu vois, c’est pas parce que t’étais pas confortable et rassurante. C’est juste que de te fréquenter trop souvent rendait ma vie routinière et, disons-nous les vraies affaires, plate! Je sais que c’est facile de passer du temps avec toi. Tu rends mes expériences prévisibles, me conforte dans mes choix quotidiens, et surtout, ta présence est rassurante et sécuritaire. Mais tu sais quoi? J’ai découvert que sans toi, je suis audacieuse, curieuse, engagée, spontanée et que j’aime prendre des risques. Je vais vers les gens avec confiance, j’accepte les défis avec un malin plaisir, je m’affirme sans avoir peur de ce que les autres vont penser et j’ose faire les choses dans l’ordre et le désordre. J’ai quitté des emplois qui ne me stimulaient pas, j’ai balancé des relations amoureuses qui ne me faisaient pas grandir, j’ai remis des amitiés en questions, j’ai appris à aimer la personne que je suis parce que sans toi j’ai compris que j’ai juste une vie et que j’ai envie de la vivre sans regrets.
Surtout, j’ai réalisé que si un jour on m’annonce qu’il ne me reste que 24 heures à vivre, je pourrai me dire que j’ai eu une vie bien remplie, que je me suis réalisée, que j’ai accompli des choses bien au-delà de ce que j’aurais pu faire avec toi et je ne sentirai pas l’urgence de m’éparpiller partout pour combler ce dernier 24h. Je prendrai ce temps ben relaxe à boire une bouteille de champagne (ou trois!) avec mes enfants, ma famille, mes amis et j’aurai la chance de profiter de ce moment présent en paix et en harmonie. Pis ça, chère zone de confort, ça n’a pas de prix!
Merci pour tout ce temps passé sans toi. J’ai sauté en parachute (deux fois plutôt qu’une), j’ai accepté un poste qui chamboule mes horaires, qui demande beaucoup de flexibilité et qui me rend vraiment heureuse et accomplie, j’suis partie seule en vacances en avion, me suis perdue en voiture pour aller voir ce qu’il y avait au bout de ces routes inconnues, pris le Parc des Laurentides en plein hiver à moins 40 sur une chaussée glacée pour aller voir une amie à Chicoutimi, je me suis baignée dans des lacs (même si j’ai une peur bleue des eaux profondes), j’ai découvert le ciel en ultra léger et en hélico et dernièrement, j’ai commencé des cours de Pole Fitness (Oui, oui, je t’entends me dire que j’suis trop vieille pour ça, que je devrais me soucier de ce que les autres vont dire ou en penser. Mais tu sais quoi? Y’a longtemps que je ne t’écoute plus).
Bref, je repousse mes limites pis maudit que c’est beau, quand c’est plus loin!
