Le temps arrangera les choses, tu verras!

Dépression - suicide

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Depuis mon enfance, j’ai toujours été la fille qui dit oui à tout le monde, la fille qui sourit à pleines dents, celle qui est toujours là pour écouter le malheur des uns et le bonheur des autres. Tsé l’amie qui va te reprocher de ne pas lui avoir parlé de ce qui t’es arrivé, ouais c’est moi! J’ai accumulé, comme tout le monde, des rejets, des déceptions, des peines, des refus, des deuils, et j’en passe. Mais le problème est que je n’en parlais à personne. Comme si je m’interdisais de partager mes moments de tristesse à qui que ce soit. J’ai fait mon petit bout de chemin en continuant de rayonner le plus possible et en me forgeant une carapace assez robuste pour pouvoir encaisser tous les obstacles que la vie me réserve.

Croyant être assez bien outillée, en un seul coup, la fameuse carapace s’est effondrée. Je ne m’étais pas fabriquée une petite boîte S.O.S. en cas de dérapage. J’avais tellement confiance en ma carapace que je me suis surestimée en pensant être capable de tout surmonter seule… Ouain, on a eu un petit problème Houston. Trois événements majeurs sont arrivés en même temps, ce qui m’a fait perdre le contrôle. Quand je dis perdre le contrôle, ça n’a rien à voir avec le fait de passer au travers d’un sac de croustilles en écoutant un film. C’est plus comme une déconnexion de ce que tu es mentalement avec ton corps entier. Ce n’est pas facile à mettre en mots… La douleur que tu ressens est tellement vive. C’est aussi à ce moment que tu t’aperçois combien de gens ont des préjugés sur cette maladie qu’est la dépression. J’ai réalisé également que les gens ont peur de parler avec quelqu’un de dépressif. Ils ne savent pas quoi dire, et ils osent même plus te poser la question « Comment tu vas? » juste pour éviter d’en parler.

Dépression - suicideDurant cette période, le niveau  de confiance en soi est assez à sec merci. Alors tout ce que tu entends t’affecte au plus haut point et tu prends tout pour du bonbon. Tout ce que j’aimais avant ne me faisait plus aucun bien. De plus, moins j’avais de contact avec mes amies et les membres de ma famille, mieux j’allais. J’étais enfermée dans mon p’tit 3 et demi, les fenêtres fermées, la porte barrée et j’avais peur. J’avais peur de ce qui m’arrivait. J’étais rendue sauvage : je n’osais même plus sortir pour m’acheter du pain. Par la suite, les idées noires sont apparues entraînant deux tentatives ratées. À ce moment précis, j’ai senti, pour la première fois de ma vie, le besoin de parler. L’acceptation est une des étapes de la guérison de la dépression.

Après avoir trouvé le bon médicament et la bonne dose (ça, ce n’est pas une chose facile!) s’en suivent les rencontres chez le psychologue. Drôle à dire, mais un psychologue, ça se magasine! Trouver le bon professionnel est difficile, mais dès que tu trouves « the one », là c’est le temps de vider ton sac. C’est à ce moment que tu te rends compte que ton sac est plus que plein. Plus tu parles, moins tu souffres, plus tu te rends compte que tu t’es carrément oubliée dans la vie.

Après plus d’un an de thérapie, les antidépresseurs, mon déménagement chez mon père (qui lui faisait tout en son pouvoir pour me faire rire et surtout occuper mes journées…!), je suis finalement sortie grandie de tout ça.Je retiendrai toujours la fameuse phrase que la plupart des gens me disaient : Le temps arrangera les choses, tu verras!! Ils avaient raison! Maintenant, je suis reconnaissante à la vie de m’avoir apporté cette mauvaise passe, car je suis maintenant capable de connaître mes limites. Si la vie nous amène là, c’est qu’il faut s’en servir et comprendre le pourquoi.

N’hésitez pas à poser des questions si vous connaissez une personne qui souffre de dépression. Même si vous n’obtenez pas de réponse, savoir qu’une personne tient à nous peut changer son monde entier! Une présence silencieuse et un sourire sont tellement appréciés!

Annie Bellemare

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