Quand plaisir et cuisine vont de pair

Quand plaisir et cuisine vont de pair

Au plan personnel et professionnel de ma vie, la cuisine a un lien avec le plaisir. Ce plaisir a pris racine très jeune, s’est développé au fil des ans avec délice et découvertes. J’en suis maintenant imprégnée.

Personnellement, d’aussi  loin que je me souvienne, mes grands-mamans, ma maman, mes tantes, m’ont fait une place dans leur espace cuisine. Leurs tabliers en coton fleuri représentaient pour moi l’amour…elles se salissaient pour nourrir les siens. La cuisine, c’est un endroit où je me sentais en sécurité ! Une place choix où je prenais plaisir à les observer tant dans leurs gestes que leurs mimiques. Dans ces moments-là, je buvais leurs paroles qui étaient enseignement en fait. Grâce à elles, j’ai appris à cuisiner et surtout le PLAISIR de cuisiner.

Ensuite vint la découverte du plaisir éprouvé par les personnes autour de la table à déguster le repas que j’avais mitonné pour eux. Les mots de remerciement, les regards satisfaits, les bouches pleines, les rires fusants me comblaient (et me comblent encore). Ma famille est très unie et nous saisissons les occasions pour nous réunir autour d’un repas où l’amour se ressent tant dans la nourriture que dans les mots et câlins partagés.

J’aime cuisiner

                        Cuisiner avec plaisir

J’aime mettre à profit mon talent. Chez moi, la créativité s’exprime via la popote. Il y a une vingtaine d’années, j’ai pu exploiter ce côté créatif lors d’une période creuse au plan financier. Avec peu d’aliments, je planifiais et inventais des mets attirants pour l’œil et bons au goût (la plupart du temps). Bin oui! Il est arrivé que mes enfants disent : « À ne pas refaire maman. » Cette courte phrase me lançait un défi culinaire et je le relevais.

En cuisine, le plaisir, le bonheur que je porte en moi grâce à mes aïeules et à mon vécu, je me permets de le transmettre dans ma vie professionnelle, depuis dix-neuf ans, en tant qu’animatrice de groupe de cuisines collectives, avec des femmes à faibles revenus. Ces femmes pour qui cuisiner à la maison est difficile. Leur budget d’épicerie étant restreint, il y a peu d’aliments dans le frigo et dans les armoires. Alors être en groupe à préparer, cuire, humer de bons plats qu’elles rapportent à la maison est un plus dans leurs vies, un moment de partage, de mieux-être. Tout comme moi avec mes grands-mamans.

La cuisine ; un lieu de découverte et de propulsion du potentiel

La cuisine devient un lieu où elles peuvent découvrir et exploiter leur potentiel respectif, leurs talents endormis et inconnus, partager leur vécu, augmenter leur confiance en elle et leur estime personnelle. En cuisinant en groupe, le plaisir prend beaucoup de place, éloignant pour un moment la morosité et le stress de leur quotidien. Être en groupe à vivre un intérêt, un besoin commun illumine les yeux de toutes. J’en deviens émue.

Cuisiner en bonne compagnie, ce n’est pas que préparer un pâté chinois, une sauce à spaghetti, un pâté au saumon. Cuisiner, c’est aller toucher au plaisir et en vouloir encore et encore. C’est ouvrir son cœur à soi et aux autres pour créer des liens, pour briser l’isolement, pour grandir.

Denise Buist

Née en 1961, dans une famille de 3 enfants, mon papa était mécanicien et ma maman était femme au foyer. Diplômée au collégial en soins infirmiers et ayant étudié 2 années au Bacc en psycho-éducation, j’ai choisi de me retirer du marché du travail plusieurs années afin d’élever 2 enfants. Je suis retournée sur le marché du travail, il y a 19 ans, comme intervenante au Centre de femmes de Shawinigan, où je suis encore et où je continue à apprendre, à me nourrir. Je suis une femme autonome, indépendante, solitaire, altruiste, contemplative qui aime la simplicité et la douceur. Femme de coeur, je suis amoureuse de l’Humain. J’ai en moi, depuis 40 ans, cette citation à laquelle je me réfère encore: “Qu’est-ce que l’Ascension de l’Everest à côté de la conquête de soi-même?” À 58 ans, je suis encore en ascension, fière et heureuse de l’être!

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