Le bien-être à tout prix?

le bien-être à tout prix

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Dans une société qui prône l’activité physique à son maximum, il y a du malsain. Il faut prendre soin de soi, et par là maintenant on implique impunément être actif. Est-ce mal de souhaiter une telle société? Non car les effets sont bénéfiques à l’ensemble, mais attention à l’extrême. Pousser, pousser et pousser encore. Si prendre soin de soi, c’était s’habiller en mou et regarder un film, ce serait mal? Quelle est notre conception de prendre soin de soi?

Reculons –  quatre ans, presque cinq déjà. Mon corps me lâche parce que ma tête ne suit plus. Arrêt de maladie, cinq long mois. Le temps s’est figé et m’a laissé avec moi-même. C’est très long une journée quand subitement tu n’as plus rien à faire. Alors, tu t’occupes. « Les saisons de Clodine », pas mon genre et puis il traîne une Wii dans ma salle de jeu, pas pour moi évidemment. Mais le message est clair. Prendre soin de moi. Alors commence « the journey ». Du yoga avec cette Wii finalement, ça dure 20 minutes, j’ai le temps, c’est sûr! Et puis voilà que je me mets à aimer ça, tranquillement, sûrement, tous les jours. Mon corps adopte cette nouvelle énergie, ce retour à la source, cette permission à moi-même. J’en veux plus subitement; je me renseigne, je m’intéresse et puis cela se transforme en une heure par jour. Je reprends mon souffle, je me recentre, je m’en drogue. Je sens et je vois les transformations physiques, mais surtout mentales et je continue encore, en demandant toujours plus à mon corps, jour après jour, à coup de doubles ou triples entraînements, en me battant contre la voix qui dit « c’est assez », avec la culpabilité d’abandonner. Maintenant, je sais. Je sais la fierté mal placée, le besoin du regard des autres, l’accomplissement dans leurs « wow, t’es bonne ». C’est dangereux, croyez-moi! Je suis allée au bout; au bout de l’orgueil, au bout de moi-même, au bout des autres, au bout du refus d’entendre. Chercher le bien-être dans la perte, dans l’enfouissement, dans la transpiration. Et puis l’arrêt. Pas par maladie, pas par obligation, pas parce que mon corps n’en pouvait plus, par choix. Le choix de comprendre après trois années intenses d’entraînement ce que voulait dire prendre soin de soi et reconnaître son bien-être. Savoir où l’on se situe.

le bien-être à tout prixNos médias sociaux sont remplis de performances sportives, de coureurs débutants qui se glorifient d’avoir couru un demi-marathon après avoir fait des distances de 5 km, des jeunes qui rêvent du corps parfait en ingurgitant des litres de cochonneries dont ils ne connaissent pas les effets. Suis-je une experte de l’éducation physique? Absolument pas. Ais-je connu le dépassement de soi? Plusieurs fois et j’en suis très fière. Suis-je tombée dans le panneau de l’autoglorification? Totalement.

Quatre ans après. Je suis le modèle que je n’avais jamais pensé être pour mes enfants en les dirigeant dans des choix sains. Je prends soin de moi dès que je le peux, autrement. Ne me méprenez pas! Je m’entraîne 5 jours sur 7 encore, à mon rythme, différemment, parce que j’en ai besoin, parce que j’évacue, parce que je me sens belle et surtout forte. Parce que bouger vous change la tête, parce que courir vous reconnecte, parce que c’est bon. Je ne serai jamais une triathlonienne parce que je n’en ai pas le goût; je ne serai pas non plus une marathonienne parce que cela ne m’intéresse pas. Je lève des poids; oh oui je sais, ce n’est pas à la mode et rempli de préjugés, mais c’est ce qui me fait triper.

Si vous vous choisissez, choisissez bien, pour les bonnes raisons, pas parce que votre page Facebook est remplie d’exploits et que vous vous devez de vous y mesurer. Le bien-être passe d’abord par l’accord avec soi.

Nathalie Borie

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