Routine rebelle

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À l’aube de la mi-octobre, alors que la saison du chocolat chaud et des foulards tricotés se pointe, je réfléchis à la question de la routine. L’école est déjà bien entamée, les devoirs s’étirent chaque soir, les pratiques de hockey barbouillent le calendrier familial et la sempiternelle question: qu’est-ce qu’on mange? refait surface, comme un mauvais disque qui saute. Pour l’automne, on nous avait demandé d’écrire un texte sur nos trucs pour la rentrée, comment on gère le travail, les leçons, les enfants, les tâches, les activités. Ça fait un mois que je tente en vain d’écrire quelque chose de constructif et sensé.
Ah! comme j’aimerais pouvoir être un exemple de discipline et d’organisation, avoir un intérieur immaculé comme dans les magazines, les cheveux bien tressés comme les mères que je vois sur Instagram, avoir un menu santé et planifié, tapé à l’ordi en caractères ‘’fancy’’ et colorés, accroché sur mon fridge en stainless pas-de-traces-de-doigts et être en mesure de donner des leçons en dix étapes pour gérer sa vie, son stress, son bien-être avec des citations dignes de Pinterest…
Mais bon, la réalité, c’est que tout ça, c’est pas réaliste. C’est comme une fausse image de la vie de mère. De la mienne en tout cas. La réalité, c’est que pour être honnête, même si j’aime penser qu’on s’organise dans notre désorganisation, on est plus souvent dans la déroute que la routine. Tiens, on dirait des mots de la même famille…ça doit être un signe.
Et puis, il y a le facteur DLL, comme dans dans-la-lune. Voyez-vous, on a ce gène chez nous. Et il est loin d’être récessif.
J’hésite toujours entre me dire qu’il rend ma vie plus vivante, ou plus exténuante, puis je me dis que c’est un peu des deux. En-tout-cas, il donne lieu au genre d’anecdote qui suit, un exemple parmi tant d’autres de moments qui parsèment ma vie…
Typique lundi de pratique de hockey, Fred est à l’aréna avec le plus petit, quand je reçois un appel à la maison, parce que mon cher mari a oublié ses gants et son casque (comme il est coach, c’est disons, essentiel). En arrivant à dans le vestiaire pour lui apporter l’équipement, je le croise, pressé, ayant tout juste le temps de m’expliquer, devant le regard incrédule des autres entraîneurs, qu’il doit retourner à la maison chercher le pantalon de hockey de Malik, qu’il a aussi oublié…
Dans la même semaine, ce genre de situation s’est produite trois fois.
Sans blague.
Comme a dit un père qui nous connaît dans le vestiaire, mi-sérieux, mi-moqueur: Quand on apprend à les connaître, on les trouve attachants.
‘’Les’’ étant notre famille de cinq lunatiques.
Ça m’a touché, je niaise même pas. À défaut d’être reconnus pour notre grand sens de l’organisation et nos placards à l’ordre, notre authenticité nous rend sympathiques.
Je vais ‘’focuser’’ là-dessus, dans les moments où je me dis qu’on doit être les seuls au monde à perdre nos clés de voiture en janvier dans le banc de neige et à les retrouver par un miracle en avril sur le terrain du voisin.
Personne ne contestera que nous sommes passablement indisciplinés, que c’est toujours un peu à l’envers chez nous, que mes cheveux son toujours dans un chignon (même pas savamment) décoiffé, qu’on va à l’épicerie deux mille quatre-vingt-dix fois par semaine parce qu’on fait le souper avec l’inspiration du moment et parce que desfois, un repas gastronomique le mardi, ça casse la routine et ça fait du bien, que nos enfants portent des bas dépareillés et qu’on est très souvent engloutis par les brassées de lavage.
Je peux affirmer en toute honnêteté, qu’on ne prend jamais vraiment notre ‘’air d’aller’’ côté routine avant la mi-octobre et que jamais je ne pourrai donner de leçon en dix ou en cent étapes sur comment être zen.
Ce que je peux dire par contre, c’est que si je ne suis toujours pas internée, c’est grâce au lâcher-prise et à l’auto-dérision (ainsi qu’aux petits plats cuisinés par Mamie une fois de temps en temps).
J’admire de tout mon coeur les mamans organisées au quart de tour. Mais si vous êtes plus du type brouillon comme moi, voici le seul conseil utile que je peux donner pour survivre à la rentrée et aux différentes contraintes de la vie folle, essoufflante, mais remplie d’amour qu’est la vie de famille. Riez. De vous-même, de vos travers, des évènements qui vous dépassent. Quand vous ne serez plus là, vos enfants, vos amis, votre famille ne se souviendront probablement pas du ménage. Mais tous se souviendront de votre rire et de votre capacité à faire face aux situations avec humour et des anecdotes hilarantes de votre existence.
Alors mamans un peu dans la lune, (et les autres aussi) relaxez. Prenez un verre de vin le mercredi, mangez un tartare le jeudi. On a une seule vie à vivre. Le lavage peut attendre (à moins que les enfants soient à court de petites bobettes, dans quel cas vous pouvez toujours le faire en trimballant votre coupe de blanc).
Cheers!
Tu es extraordinaire mon amie! Xxx
Merci Vic! 🙂