Le grand ménage du printemps… Autrement…

Ménage intérieur

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Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

C’est tellement délicieux. Mais ça peut nous rater la vie, nous empêcher de grandir, nous bloquer l’évolution. Nous laisser un arrière-goût de maman, j’ai raté ma vie.

Ils vécurent heureux… Et eurent beaucoup d’enfants…

Partout autour de moi, des couples. De l’amour. Des rires. Des vases étincelants. Des vases intacts.

Partout autour de moi, des familles. Des solitudes à deux, à trois, à quatre. Des désirs refoulés. Des vases à vices cachés.

Partout autour de moi, des êtres uniques en recomposition. Des quêtes inassouvies. Des vases cassés, des miettes dans une boîte.

L’amour en creux. C’est lourd. J’en perds ma syntaxe. Je force le présent. J’en veux au passé. Je me balade de l’impératif au conditionnel. J’ai peur de conjuguer au futur.

Parce que je ne me suis pas assez aimée? Parce que je ne me suis pas appliquée? Parce que je ne me suis pas investie à mon plein potentiel?

Il était une fois,  des entrées et sorties, des portes à peine ouvertes, simplement parce que celle juste à côté était plus colorée ou semblait un beau défi à relever. Le monde fourmille de portes et de fenêtres à découvrir.

Il était une fois une maison terne et une immense soif d’aimer. D’aimer beaucoup, passionnément, à la folie, pour toute la vie. Une seule personne.

Il était une autre fois, aimé,aimer, beaucoup de gens, pour beaucoup de raisons différentes. Parce que jusqu’ici, je n’avais jamais pris la décision. Parce que j’allais vite. Parce que j’aimais être aimée. J’aimais le papillon. J’aimais davantage l’illusion de vivre éternellement…

Il était une fois, des départs pour la vie. Un vrai je ne te reverrai plus jamais, parce que ton âme quitte ton corps… Il était une autre fois, des abandons, des trahisons, des sentiments d’attente, de stagnations…

Et il était la fois des moments de lucidité… Dans ces moments, je m’émerveillais de vous qui aviez trouvé l’être avec qui vous viviez heureux et qui vous avait donné des tonnes d’enfants. Et l’espace d’un instant, je savais que je l’avais laissé passer plus d’une fois… Mais la peur d’avoir mal prenait trop de place… La peur de s’arrêter était trop menaçante.

S’établir dans un château devient un grand risque quand on a perdu beaucoup. Car de l’autre côté du miroir on sait…Que tous châteaux peuvent vite se transformer en prison.

Surtout quand on s’est multipliée. Qu’on s’est divisée. Et que la somme du produit a souffert de la soustraction. Pire, une fraction sur le point de s’unir à une autre fraction fraichement divisée. Ça vous complexifie la science abstraite des mathématiques.

On aime comment en garde partagée? En monoparentalité? On aime avec prudence. Avec réserve. Avec entraide. Avec compréhension. Est-ce qu’on peut se passionner encore? Est-ce qu’on peut s’idéaliser un monde magique? On aime comment quand on a été trahie? Ça se récupère où l’honnêteté?

Un vase cassé, demeure fragile pour la vie. C’est précieux un vase. Quelqu’un me disait l’autre jour, avoir cherché longtemps à se reconstruire, à guérir, à tirer des leçons. Quelqu’un cherchait en fait à trouver son équilibre avant de laisser entrer un autre quelqu’un dans sa vie. Mais on se prépare comment devant l’inconnu ? En se méfiant, en se protégeant ? En se solidifiant tellement fort que rien ne peut nous traverser ? Puis quelqu’un a conclu en disant ceci : L’équilibre en fait… On va le retrouver avec quelqu’un… je pense.

J’ai trouvé ça beau. J’ai trouvé ça vrai.

Ça m’a donné le goût de faire du ménage. Dedans. Du classement dans ma tête. Dans des vieux dossiers qui traînent. Des pensées qui volent, qui tourbillonnent quand je passe. Des croyances qui prennent trop de place. Des mécanismes qui ne me servent plus.

Ça m’a donné le goût de descendre au cœur, juste jeter un œil… D’ouvrir des portes qui manquent d’huile. D’ouvrir des fenêtres prises dans la peinture. Aérer tout ça. Enlever cette vieille odeur de renfermé un peu ! Ce n’était pas si pire finalement, j’avais peur pour rien. J’avais grandi. Il n’y avait même pas de monstres. Pas des gros en tout cas.

Si t’as un vase entre les mains. Prends en soin ok? Un accident ça arrive vite. Ça se peut que tu l’accroches, mais fais tout ce que tu peux, pour pas qu’il se fracasse contre le sol… C’est vrai, il y’en a des tonnes d’autres partout, de toutes sortes, des plus modernes, mais le tien est précieux.Si t’as pas fait attention, qu’il est tombé plein de fois, c’est pas grave. L’important c’est d’avoir tout fait pour lui faire oublier ses fissures. Si c’est le cas, lâche prise ok ? Et ne va surtout pas mettre ton vase en miette dans un autre vase. Ça perd de la valeur et c’est lourd pour rien. Un vase ce n’est pas fait pour en mettre un autre dedans, c’est fait pour être beau, pur et vrai.

Oh oui, et… Ça ne se magasine pas vraiment un vase… Pas sur Internet en tout cas.

Ça se crée. En vrai. Je pense…

St-Exupéry disait un truc du genre à propos de sa rose: c’est le temps que j’ai mis pour ma rose qui fait que ma rose est importante… Bon, ce n’est pas exactement dans ses mots là, mais l’essence c’est que… Walt Disney n’avait pas nécessairement raison et ça, ça me rassure… Maman, je n’ai peut-être pas raté ma vie finalement!  Quelqu’un? T’es là?  Namasté!

Andréanne Cossette

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