Avez-vous votre « plug »?

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Moi, j’ai toujours la mienne depuis 20 ans! En fait, j’en ai plein dans le fond de ma sacoche. J’en ai dans mon sac de travail et dans chacune des pièces de ma maison. Ma « plug », c’est le bout de fil de mon vieux séchoir. Vous savez, ce qu’on branche dans la prise de courant.

Comme sa fonction l’indique, ça sert à brancher quelque chose, à le connecter. Et c’est à ça que ça me sert. Ma « plug » me fait penser à me brancher sur moi lorsque je ne le suis pas. Combien de fois j’ai pris de moins bonnes décisions parce que je n’étais pas branchée sur moi, mais bien sur l’autre personne. Que j’ai dit oui, même si ça ne me tentait pas, parce qu’une autre personne, sur qui j’étais branchée, me faisait sentir coupable.

On en a tous de ces relations qui nous déconnectent de nous. Un père, une sœur, une voisine, un conjoint, un patron… Des gens compétents et expérimentés dans l’art de manipuler.

En tout cas, moi j’en ai eues et ma « plug » a été très utile et l’est encore. Lorsque je la vois, je pense à revenir à moi. À me poser de vraies questions, au je.

• Est-ce que je suis bien dans ce qui est en train de se passer?
• Est-ce que c’est ça que je veux?
• Est-ce que ça me convient?
• Est-ce que ça va dans le sens de ce que je souhaite pour moi?

Si je suis au téléphone et que je m’apprête à accepter quelque chose en ne tenant pas compte de l’énorme boule au plexus qui se manifeste à l’intérieur de moi, parce que je suis « focussée » sur l’autre, lorsque mes yeux vont croiser ma « plug » (j’en ai toujours une à côté du téléphone!), la connexion se fera. Je penserai à me brancher sur moi, à me poser les bonnes questions au je et ainsi prendre des décisions dans lesquelles je serai bien. Du moins, le plus possible.

Comme je suis psychoéducatrice depuis 20 ans, des « plugs » j’en ai données! Chez moi, on ne jette ou recycle aucun appareil électrique sans en avoir coupé la « plug » avant. Même lorsqu’ils étaient petits, les enfants me ramenaient des « plugs » de chez leurs copains qui jetaient le grille-pain ou une vieille lampe. Dans mon bureau, j’en ai un grand coffre rempli et les gens choisissent la leur. Des énormes « plugs » de sécheuse à laisser près du téléphone par exemple. Des toutes petites pour les jupes d’été. Des colorées dans la sacoche. Des noires ordinaires pour les poches de manteaux…

Les gens me disent :

• J’avais à choisir, j’ai pris ma « plug » et me suis posé les bonnes questions.
• Je ne savais pas trop quoi faire et j’ai pensé à ma « plug ».
• En mettant mes mains dans mes poches, j’ai senti ma « plug » et je me suis branché sur moi avant de me décider.

Il est essentiel d’apprendre à se centrer sur soi, je ne parle pas ici d’être égoïste, nombriliste ou narcissique, mais de prendre soin de soi en se respectant. Et ma « plug » est un instrument qui me permet de ne pas l’oublier.

Alors, avant de jeter votre vieille bouilloire électrique, coupez la « plug » et gardez-la à la vue! Elle vous rappellera de vous poser les bonnes questions.